Laura Maria, 53 ans, est prostituée dans la ville de Belo Horizonte, au Brésil. Elle est également une des élèves du cours d'anglais destiné aux professionnels du sexe depuis maintenant un mois. Ce cours, Maria le prend comme un investissement dans sa carrière : il va lui apprendre comment accueillir les touristes étrangers pendant la Coupe des confédérations en 2013 et la Coupe du monde de 2014. "Aujourd'hui, apprendre une autre langue est essentiel dans toutes les professions", estime Agatha. À 35 ans, elle apprend anglais et espagnol en espérant gagner plus quand les touristes étrangers viendront en masse.
Les séances sont gratuites et organisées dans des bureaux loués par l'Association des professionnels du sexe. Les professeurs sont bénévoles et donnent deux cours par semaine, de deux heures chacun. Elmo Lincoln est l'un d'entre eux. Professeur d'anglais depuis cinq ans, il parle aujourd'hui devant une classe qu'il garantit être tout à fait comme les autres. "Le plus important, c'est d'apprendre les bases de la langue pour qu'elles puissent faire la connaissance des clients." Pas bien différent, donc, d'une leçon d'anglais destinée à un chauffeur de taxi...
Mais Lincoln ne s'interdira pas de leur enseigner un vocabulaire plus spécifique : "Elles ont aussi besoin d'apprendre les détails relatifs à leur métier pour divertir les clients et éviter tout malentendu. Une autre leçon importante sera sur la négociation des tarifs."
L'Association des professionnels du sexe affirme que la majorité des élèves n'a pas fini le lycée et que beaucoup n'ont jamais bénéficié du moindre cours de langue. "Comme toutes les personnes, ces femmes ont le droit à la culture et à l'opportunité d'évoluer dans leur métier", affirme Cida Vieira, présidente de l'association.
Source : Le Point.fr