Margaux Gandelon, amoureuse des chats qui revendique les bienfaits du ronron sur la santé humaine, veut ouvrir son "bar à chats" en septembre 2013.
Les professionnels animaliers s'accordent à dire que le stress, l'insomnie ou l'anxiété peuvent aussi se soigner ponctuellement sans médicament grâce au ronronnement du chat.
Jean-Yves Gauchet, vétérinaire à Toulouse, qui revendique la paternité en France de la "ronron thérapie", assurait récemment à l'AFP que le ronronnement "apaise" et agit comme "un médicament sans effet secondaire".
"Le chat est un éternel bébé qui aime se faire cajoler et ne demande qu'à jouer et dans certains cas il comble un manque affectif pour ceux qui n'ont pas d'enfant", ajoutait-il.
"J'ai toutes les autorisations et grâce à mes associés et au crowdfunding, un site de participation financière collective sur le web, j'ai réuni les 40.000 euros nécessaires", explique la jeune femme de 26 ans qui veut loger ses chats dans le Marais.
"Ce sera un e endroit zen et convivial. Les clients pourront caresser les animaux en buvant un thé ou un café ou bien en dégustant une tarte", dit-elle.
Claire Bentolila, comportementaliste animalier, trouve "cette idée géniale".
"Le chat est un anti-stress, il fait baisser la tension artérielle et nous ramène à l'instant présent", estime-t-elle. "Si on respecte sa nature indépendante et qu'il peut partir quand il en a envie, tout devrait bien se passer".
Margaux Gandelon , en quête d'un local, dit qu'elle réservera une salle de repos à ses "greffiers" (chats en vieil argot).
Une fois dans ses locaux, elle compte adopter une dizaine de matous, "des laissés-pour-compte à la SPA pour leur donner une seconde chance".
Mais aujourd'hui, la SPA dit "avoir donné uniquement son soutien moral dans l'attente de l'ouverture du café".
"On est neutre. On attend de voir si le café ouvre. Alors, on ira voir si les chats seront bien installés avant de céder les bêtes de nos refuges", commente Oriane Vatin, porte-parole de la SPA.
La porteuse du projet martèle que "les chats seront avant tout chez eux et qu'elle respectera leur indépendance".
"Ils viendront se faire caresser uniquement s'ils en ont envie. Pas question comme au Japon de réserver un chat une heure pour le cajoler !"
Plus réservé, Christophe Marie, de la Fondation Bardot, "n'apprécie guère que l'animal soit relégué au rang de d'objet".
"Ce qui me gêne dans la démarche c'est que l'animal soit relégué au rang de peluche. Les chats n'ont pas forcément envie d'être tripotés par les clients d'un bar", estime-t-il. "La Fondation Brigitte Bardot ne souhaite pas voir ce genre d'initiative se multiplier."
Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d'amis, s'interroge aussi sur le bien-être animal : "qui s'occupera des chats et dans quelles conditions en dehors des heures d'ouverture de l'établissement ?"
Il reste deux mois à la jeune femme amoureuse des chats pour apporter des réponses et rassurer les défenseurs des bêtes.